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programme 2019
Mercredi 2 octobre

JEANNE

Mercredi 2 octobre || 13h30

De Bruno Dumont Drame historique – 138’
Avec Lise Leplat Prudhomme, Fabrice Luchini, Annick Lavieville, Justine Herbez Musique de Christophe

Mention spéciale du jury au Festival de Cannes 2019, sélection Un Certain Regard
 

 

Année 1429. La guerre de Cent Ans fait rage. Jeanne, investie d’une mission guerrière et spirituelle, délivre la ville d’orléans et remet le Dauphin sur le trône de France. elle part ensuite livrer bataille à Paris où elle subit sa première défaite. emprisonnée à Compiègne par les bourguignons, elle est livrée aux Anglais. s’ouvre alors son procès à rouen. Fidèle à sa mission et refusant de reconnaître les accusations de sorcellerie diligentées contre elle, Jeanne est condamnée au bûcher pour hérésie.

 

On connaît l’histoire. On la raconte pourtant sans cesse, comme un récit éternel qui ne se répète jamais vainement, questionne toujours le mythe édifiant de notre histoire et celui de la lutte entre pouvoir et mystère subversif de l’esprit. Dumont s’inscrit ainsi dans la perspective des récits qui précèdent le sien, dans les pas essentiels de Péguy, mais aussi en héritier des figures de Jeanne – de Falconetti à Sandrine Bonnaire, en passant par Ingrid Bergman – qui s’égrènent au long de l’histoire du cinéma. On connaît l’histoire mais le suspense demeure. On espère encore que Jeanne, à son procès, esseulée sous les voûtes monumentales de la cathédrale, sous les piliers du pouvoir, déjouera les sophismes de ses juges. Et le choix du réalisateur, de garder pour le rôle titre la jeune actrice qui incarnait en 2017 Jeanne enfant dans Jeannette, renforce la valeur iconique du personnage, ange parmi les hommes. Jeannette était un film musical, chanté, dansé sur les chorégraphies de Decouflé. Jeanne est plus un film d’action. Mais la musique de Christophe nous permet de garder ce lien intérieur avec la pensée de Jeanne, cette communion lyrique et universelle si chère à Péguy.

BRUNO DUMONT
Sans doute son « éducation » au cinéma par le biais des films d’entreprise a-t-elle déterminé son choix de faire jouer des acteurs non professionnels en fonction de ce qu’ils sont dans la vie. Un paysan joue un paysan, une artiste une artiste (Juliette Binoche dans Camille Claudel, en 2013). Le réalisme des films de Dumont paraît ainsi décalé parce qu’il se nourrit des imperfections du réel. Il a notamment réalisé L’Humanité, primé au Festival de Cannes en 1999 et la minisérie du P’tit Quinquin.

 

Romain Cogitore - Parrain de Cinédélices

 

La Question sauvage

MERCREDI 2 OCTOBRE – 16h00

en présence de ROMAIN COGITORE

Inédit - En cours de montage
France - Documentaire – 120’

Le loup revient en France. Des bergers et des bergères, dans un contexte mondialisé de plus en plus tendu, se font croquer leurs brebis. Comment continuer à habiter la montagne ? En bas, pour certains citadins, l’idée du retour du fauve est revigorante, mais peuvent-ils aider les bergers à supporter le poids du loup ? La bête est-elle compatible avec notre époque ? Le berger l’est-il ? Nos vies à tous sontelles compatibles avec la marche du monde ? Et, plus que jamais : comment vivre ensemble ?

L’an passé, lors de Cinédélices, Romain Cogitore présentait pour la première fois en public L’Autre continent. Répondant à une question de l’un d’entre vous dans la salle, il expliquait qu’il lui était difficile de voir le film comme nous parce que lui voyait encore les scènes coupées au montage, voyait encore dans son film toutes les étapes qui s’étaient échelonnées entre la fin du tournage et la forme finale. Nous entrions un peu dans l’intimité de la genèse et du rapport de l’artiste à son oeuvre. Aussi nous a-t-il paru intéressant que Romain Cogitore nous propose de venir présenter une version non définitive de La Question sauvage. Pour une fois, nous, public, pourrons voir un film tel que le voient sans doute, susceptibles d’en suivre l’évolution jusqu’au seuil de sa sortie en salle, les sociétés de production et de distribution. Peut-être la réaction de la salle, la réflexion de l’un ou l’autre d’entre nous participeront-elles au processus final de la création...

Romain Cogitore est venu l’an passé présenter L’Autre continent. Nous avons le plaisir de la retrouver cette année, pendant trois jours, en parrain du festival pour nous présenter un documentaire encore en cours de montage, La Question sauvage et deux courts-métrages, Les Routes et Des Hommes. Artiste aux multiples talents – poète, metteur en scène, compositeur – et notamment photographe, il installera un studio éphémère dans la salle du Quercy : une autre façon pour les spectateurs de s’offrir une pause, et de retrouver leur portrait sur le site de l’Association Ciné+.

Le Court-Métrage

FOUDROYÉES
D’Éric Bergeron, 12’

Hannah et Natan sont deux antihéros aux anti-pouvoirs. Leur rencontre sera-t-elle une catastrophe ou une chance ?

 

HORS NORMES

Mercredi 2 octobre || 21h15

D’Éric Toledano et Olivier Nakache
France – Comédie – 114’
Avec Vincent Cassel, Reda Kateb et Hélène Vincent.

AVANT-PREMIÈRE

 

Bruno et Malik vivent depuis 20 ans dans un monde un peu à part, le monde des enfants et des adolescents autistes. Au sein de leurs deux associations respectives, ils forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas qualifiés "d'hyper complexes". une alliance hors du commun pour des personnalités hors normes.

 

 

Que ce film choisi comme « Dernière séance » du Festival de Cannes relance ou non le débat sur les structures d’accueil dédiées aux autistes, son bénéfice est ailleurs. Sa vertu principale réside dans la façon dont il propose un autre regard sur une triple réalité : celle de l’autisme, tout d’abord, celle de l’engagement associatif ensuite, et enfin celle de cette jeunesse des quartiers difficiles, perçue trop souvent en rupture avec la société et qui s’évertue ici à retoquer nos clichés.

Le film n’est pourtant ni moralisateur ni doucereux. L’humanisme qui habite les personnages ne peut se réduire à un petit remontant bien-pensant et bon enfant, comme on l’a parfois dit d’Intouchables. Après tout, l’humour ne nie pas le drame ni ne le rend risible. Et la bonté n’est pas foncièrement une fuite. On ne va tout de même pas reprocher à un film de nous laisser plus heureux au sortir de la salle que nous n’y étions entrés ! Ce à quoi les acteurs, tous remarquables, ne sont pas non plus étrangers !

ÉRIC TOLEDANO & OLIVIER NAKACHE
Autant dire qu’avec près de 20 millions d’entrées pour Intouchables en 2011, le duo de réalisateurs est entré dans chaque foyer français ! En sept films, ils ont réussi à créer un style bien à eux, aidés en cela par le retour d’acteurs fidèles et marquants, tel Omar Sy. « Essayer de faire rire et de divertir à travers des sujets très durs, c'est un peu notre marque de fabrique ». Mais pas toujours si durs que cela. Le Sens de la fête, en 2017, aura laissé le goût plus aéré d’une comédie réjouissante.