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programme 2015

De toute beauté - Édition 2015

Invités d'honneur Philippe Ramos et Mervil Poupaud

 

LAMB

Réalisation : Yared Zeleke | France/Ethiopie/Norvège/Allemagne 2015 | 1h34

Scénario : Yared Zaleke assisté de Géraldine Bajard

Musique Christophe Chassol

AvecRediat Amare, Kidist Siyumn, Welela Assefa 

Genre Drame

 

Un enfant merveilleux

Ephraïm, un garçon de neuf ans, vit avec sa brebis Chuni dans les terres volcaniques d’Éthiopie. Lorsque sa mère meurt lors d’une famine, son père l‘envoie, accompagné de sa brebis, chez des parents éloignés dans une région plus verte du pays, loin de leur terre natale dévastée par la sécheresse. Dans ce nouvel environnement, Ephraïm a le mal du pays. Son oncle lui ordonne d’abattre sa brebis pour une fête à venir. Il élabore alors un stratagème pour sauver Chuni et retourner chez lui.

Ce premier film éthiopien (et première sélection de ce pays au festival de Cannes), est un portrait tenace et beaucoup plus retors qu’il n’y paraît, d’un enfant d’aujourd’hui dans un pays plutôt secret mais néanmoins splendide.

Yared zeleke

Passé par l’Atelier de la Cinéfondation qui forme et aide les futurs cinéastes du monde entier, il ne se laisse pas absorber par la beauté très puissante des paysages, mais s’en sert plutôt pour montrer la force de caractère de son très jeune héros. Comme Ephraïm, le réalisateur a été élevé en Ethiopie par des femmes avec de fortes personnalités. Lorsqu’il avait 10 ans, le chaos, dans lequel le pays s’enfonçait, l’a séparé de sa famille et de sa terre natale. Le film est à l’image de son propre parcours, profondément personnel et inévitablement politique.

 

Le Nouveau

Réalisation : Rudi Rosenberg | France 2015

Scénario : Rudi Rosenberg

Musique : Jonathan Maroli

Avec Raphaël Ghrenassia, Joshua Raccah, Géraldine Martineau, Guillaume Cloud, Johanna Lindstedt, 

Max Boublil, Eytan Chiche, Gabriel Nahum

Genre : comédie

 

Le bel âge

La première semaine de Benoit dans son nouveau collège ne se passe pas comme il l’aurait espéré. Il est malmené par la bande de Charles, des garçons populaires, et les seuls élèves à l’accueillir avec bienveillance sont des « ringards ». Heureusement, il y a Johanna, jolie suédoise avec qui Benoit se lie d’amitié et tombe sous le charme. Hélas, celle-ci s’éloigne peu à peu pour intégrer la bande de Charles. Benoit organise alors une soirée et invite toute sa classe. L’occasion de devenir populaire et de retrouver Johanna.

RUDI ROSENBERG

Né en 1979, il débute très jeune comme acteur avec des petits rôles au cinéma ou à la télévision. En 2007, il décroche le rôle principal dans Je ne vous oublierai jamais de Pascal Kané. La même année, il se lance dans la réalisation de courts-métrages : Ecoute moi, puis en 2008, 13 ans et Une histoire louche. Son dernier court, Aglaé (2011) a remporté le Prix CCAS et le Prix d’interprétation féminine à Angers. Stimulé par le jeu et le naturel des ados, Rudi Rosenberg fait de l’adolescence son thème de prédilection. « Le temps passe, dit-il, et j’ai toujours envie de traiter ce sujet ». Le Nouveau est son premier long métrage.

 

Fou d'amour

Réalisation : Philippe Ramos | France 2015 | 1 h 47

Scénario : Philippe Ramos

Musique : Pierre-Stéphane Meugé

Avec Melvil Poupaud, Dominique Blanc, Diane Rouxel, Lise Lamétrie, Jean-François Stévenin, Jacques Bonaffé, 

Jean-Paul Bodet, Virginie Petit…

Genre : Drame

 

L’amant magnifique

1959 - C’est un Melvil Poupaud guillotiné, « un brin coupable mais surtout victime » qui ressuscite ici d’entre les morts pour tout nous raconter. Jadis curé admiré et amant magnifique, il multiplie les petits bonheurs et plaisirs volubiles. Jusqu’au jour où il est accusé d’un double-meurtre... Parfaitement à l’aise dans son costume ecclésiastique, Melvil Poupaud passe de vie à trépas. Mais alors... est-il fou d’amour ou fou tout court ?

Dix-neuf ans après le court métrage Ici-bas, Philippe Ramos s’attarde une nouvelle fois sur l’affaire du Curé d’Uruffe, qui avait secoué la Lorraine en 1956. À ceci près qu’il laisse de côté le ton grave - propre aux films inspirés de fait divers - et opte pour l’humour et le second degré.

Philippe Ramos 

Pour son quatrième long métrage, il choisit des acteurs « de sa petite troupe », comme il les appelle : Dominique Blanc et Jacques Bonnaffé, déjà à l’affiche de Capitaine Achab en 2008 et Jean-François Stévenin, présent aussi dans Jeanne Captive en 2011. Précision de l’auteur : Fou d’amour n’est pas un film « engagé » au sens propre du terme : « Le choix de l’exécution a été guidé par un parti pris dramaturgique et non par une volonté de parler de la peine de mort. Cette question, d’ailleurs comme celle de la sexualité des prêtres, est peut-être sous-jacente, mais ce n’est en rien mon propos. À partir d’un contexte historique ou social, je cherche avant tout à creuser l’intimité des êtres humains, à mettre l’homme à nu, à peindre ses désirs, sa folie. En cela, je suis plus un « cinéaste portraitiste » qu’un cinéaste scrutateur de la société et des grandes problématiques qu’elle génère ».

 

La grotte des rêves perdus

Réalisation : Werner Herzog  France/Allemagne 2011 | 1 h 30

Scénario : Werner Herzog, Judith Thurman

Musique : Ernst Reijseger

Avec Werner Herzog, Jean Clottes, Dominique Baffier, Jean-Michel Geneste

Genre : documentaire

 

Splendeurs primitives

Chauvet est une grotte immense, protégée du monde depuis 20 000 ans parce que le plafond de son entrée s’est effondré. C’est un sanctuaire incrusté de cristaux et rempli de restes pétrifiés de mammifères géants de la période glaciaire. Pourtant, ce n’est pas le seul trésor que ce lieu unique au monde avait à nous offrir… En 1994, au sud de la France, les scientifiques qui ont découvert la grotte sont tombés, ébahis, face à des centaines de peintures rupestres, des œuvres d’art spectaculaires réalisées il y a plus de 30 000 ans. Avec ses caméras 3D, Herzog a capté toute la beauté de ces merveilles dans l’un des sites les plus grandioses qui soit. Dans un saisissant voyage visuel, Herzog nous entraîne à la rencontre de nos très lointains ancêtres, à la découverte de la naissance de l’art, de la symbolique puissante des lieux. 

WERNER HERZOG 

Le travail du cinéaste est reconnu internationalement grâce à Aguirre, la colère de Dieu (1976), Prix du syndicat de la critique française et nommé au César du meilleur film étranger. Il devient l’un des chefs de file du cinéma allemand avec Volker Schlöndorff, Reinhard Hauff et Rainer Werner Fassbinder. Herzog a été primé dans les plus grands festivals dont trois fois à Cannes. Il connaît aussi une brillante carrière de documentariste avec notamment La grotte des rêves perdues. En 2008, le Centre Pompidou lui rend hommage à travers une grande rétrospective de ses films.

 

 

Capitain Achab

Réalisation : Philippe Ramos | France/Suède 2007 | 1h40

Scénario : Philippe Ramos, d’après l’œuvre d’Herman Melville

Musique : Pierre-Stéphane Meugé, Olivier Bombarda, Bernard Blancan, 

Avec Denis Lavant, Jacques Bonnaffé, Tonio Matias, Jean-François Stévenin, 

Philippe Katerine, Dominique Blanc

Genre : aventure

Quelque chose de la beauté du monde

1840. Qui aurait bien pu imaginer que ce jeune garçon lisant la Bible dans une cabane de chasse perdue au milieu des bois, deviendrait un jour capitaine de navire baleinier ? Personne. Et pourtant, de mains tendues en coups reçus, Achab grandit et s’empare des océans. Devenu un capitaine redoutable, il rencontre une baleine éblouissante de blancheur... Moby Dick.

PHILIPPE RAMOS

La plus célèbre adaptation de Moby Dick au cinéma est sans doute celle réalisée par John Huston avec Gregory Peck dans le rôle d’Achab. Philippe Ramos explique en quoi sa vision du Capitaine est différente : « John Huston a choisi, à ses risques et périls, de rester très proche de ce livre dont la majesté poétique est effectivement écrasante... En ce qui me concerne, il n’a jamais été question de faire une adaptation de Moby Dick. J’ai travaillé à partir d’un personnage du roman, le capitaine Achab, à qui j’ai inventé une vie. Sur les cinq parties du film, quatre sont une création pure, seule la cinquième partie intitulée Starbuckcroise plus ou moins directement le livre de Melville ».

 

 

Le miroir à deux faces

Réalisation : André Cayatte | France 1958 | 1 h 36

Scénario : André Cayatte, Gérard Oury

Musique : Louiguy

Avec Michèle Morgan, Bourvil, Gérard Oury, Dany Saval, Jane Marken, Julien Carette

Genre : drame

 

Deux grands acteurs français à retrouver dans ce très beau film d’André Cayatte. Bourvil, étonnant dans un contre-emploi, y démontre magistralement qu’il n’était pas seulement un acteur de comédie, et la très belle Michèle Morgan s’y autorise un moment de laideur. Film avant-gardiste et original des années 50 qui décrit la descente aux enfers d’un couple tranquille que la chirurgie esthétique va disloquer.

Pierre Tardivet, personnage mesquin, épouse par la voie des petites annonces Marie-Josée, dont le physique est disgracieux. Après quelques années, Marie-Josée décide de changer de visage malgré l’interdiction de son mari.

ANDRE CAYATTE 

Avant de débuter sa carrière de cinéaste en tant que scénariste dans Entrée des artistes de Marc Allégret (1938), André Cayatte s’illustre dans un tout autre corps de métier : le droit. C’est d’ailleurs lors d’un procès opposant un producteur à une star de cinéma que Maître Cayatte décide de tomber la robe pour se lancer dans le septième art. Premier film en 1942 avec La Fausse maîtresse (adapté de l’oeuvre de Balzac). Il va ensuite décliner la justice sous différents angles : remise en cause tout d’abord dans Justice est faite (1950) - son heure de gloire -, plaidoirie contre la peine de mort dans Nous sommes tous des assassins (1952), magistrature en crise dans Le dossier noir (1955). On se souviendra aussi de Mourir d’aimer (1971) admirablement porté par Annie Girardot. André Cayatte n’aura eu de cesse que de dénoncer tout ce que le système judiciaire pouvait comporter d’outrageant. Le cinéaste est décédé en 1989 à l’âge de 80 ans laissant une œuvre de 33 films et un palmarès de 6 grands prix à l’international.

 

 

Rencontres | Conférences | Débats

Jacques DARRIULAT a enseigné la philosophie de l’art à la Sorbonne (Paris IV). Après avoir publié divers ouvrages, il a décidé, à partir de 2007, de consacrer tous ses textes à son site personnel (jdarriulat.net). On y trouve des analyses de philosophie générale, mais surtout de philosophie esthétique. Ce site rassemble aujourd’hui l’équivalent de plus de 8000 pages papier.

 

La beauté piégée par la caméra : une apparition fugitive

« Ce n’est plus la perfection des proportions qui distingue la beauté : c’est l’intensité de l’apparaître. L’écran cinématographique est le lieu privilégié de cet événement : la star descend du ciel et tourne son regard d’étincelles vers ses adorateurs plongés dans les ténèbres. La déesse est là. Son visage envahit l’écran, pétrifié dans le masque parfait de Garbo (mais c’est lorsque, dans Ninotchka, elle éclate de rire que sa beauté enfin se libère), vivant et prodigieusement mobile dans les yeux étonnés, le sourire gourmand de Louise Brooks. Déchue, l’idole est plus irrésistible encore : elle n’est jamais si belle que quand elle pleure. Le visage noyé et frémissant de Monica Vitti domine un paysage métaphysique, désertifié par le manque d’amour. Et tandis que s’efface à l’horizon l’apparition de l’Inoubliable, une autre beauté, surhumaine et secrète, s’élève en silence : celle de la Nature. L’effacement de l’homme dévoile la sublimité du monde. Sous la caméra attentive de Terrence Malik, les hommes meurent sans un mot au sein d’une inutile splendeur. »

 

 

Le bouton de Nacre

Réalisation : Patricio Guzman | France/Chili/Espagne 2015 | 1h22

Scénario : Patricio Guzman

Musique : José Miguel Miranda, José Miguel Tobar, Hugues Maréchal

Avec Patricio Guzman 

Genre : documentaire

 

Beauté tragique

L’eau porte l’histoire de la vie au-delà de notre planète et de notre temps. L’océan contient l’histoire de toute l’humanité. L’eau est la plus longue frontière du Chili. A l’arrivée des Occidentaux, dans ce qui est aujourd’hui la Patagonie chilienne, cinq peuples vivaient, en nomades de l’eau, de et dans la mer. Ils ont été exterminés. Ce même océan a été le lieu de disparition de résistants à la dictature de Pinochet. Deux boutons détiennent des secrets liés à ces deux histoires. Certains disent que l’eau a une mémoire. Patricio Guzmán nous dit qu’elle a aussi une voix, et qu’elle connecte tout. 

L’auteur du remarquable Nostalgie de la lumière, donne cette voix à l’eau qui baigne les côtes de son pays magnifique et sauvage et formule un «J’accuse» poétique et fort. 

PATRICIO GUZMAN

Ce documentariste chilien, 72 ans, est l’auteur de La Bataille du Chili (1975-1979), une passionnante trilogie réalisée en collaboration avec Chris Marker sur les trois ans de présidence du socialiste Salvador Allende, renversé par le général Augusto Pinochet il y a quarante ans, le 11 septembre 1973. Cette œuvre, qui lui vaut plusieurs prix importants, fonde les bases de son cinéma. Le cinéaste n’a cessé par la suite de revenir sur les «années de plomb», avec Chili, la mémoire obstinée (1997), Le Cas Pinochet (2001), et son chef-d’oeuvre, Nostalgie de la lumière (2010).

 

 

Youth

Réalisation : Paolo Sorrentino | Italie 2015 | 1h58

Scénario : Paolo Sorrentino

Musique : David Lang

Avec Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano, Jane Fonda 

Genre : drame

La beauté décadente 

Fred et Mick, deux vieux amis approchant les quatre-vingts ans, profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre, est désormais à la retraite, tandis que Mick, réalisateur, s’empresse de terminer le scénario de son dernier film. Les deux amis savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble.Mais contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe… 

Youth nous parle de la vieillesse qui contemple avec avidité l’ombre d’elle-même, le souvenir de ce qu’elle ne sera jamais plus. Aux corps abîmés par le temps, s’oppose la jeunesse dans ce qu’elle a de plus charnel. C’est le contraste entre une vision d’un corps parfait au sens populaire du terme – celui vendu par la publicité – et celle d’un corps certes tanné par les années mais néanmoins superbe.

PAOLO SORRENTINO

La comédie dramatique L’Uomo in più (2001) marque le vrai début de la carrière de ce réalisateur né à Naples en 1970, en même temps que celui de sa collaboration avec son acteur fétiche, Toni Servillo, qu’il retrouvera dans plusieurs de ses films. Devenu familier de la Croisette, le metteur en scène revient y présenter L’Ami de la famille (2006), puis Il Divo (2008) qui lui vaut de repartir auréolé du Prix du Jury, et le Prix du jury Oecuménique avec This must be the place (2011). Après le succès de La Grande Bellezza reparti bredouille de Cannes mais couronné en 2013 par l’Oscar et le Golden Globe du Meilleur Film étranger, Paolo Sorrentino revient sur la Croisette en 2015 avec Youth, nouveau film en anglais dans lequel il dirige un casting hollywoodien cinq étoiles composé de Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano et Jane Fonda.

 

 

Notre petite soeur

Réalisation : Hirokazu Koreeda | Japonais | 2015

Scénario : Hirokazu Koreeda d'après l'oeuvre de Akimi Yoshida

Musique : Yoko Kanno

Avec Haruka Ayase, Masami Nagasawa, Kaho

Genre : drame

 

Le charme des souvenirs 

Douce chronique familiale, le nouveau petit bijou du cinéaste japonais, explore les liens familiaux avec une délicatesse infinie. Trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent ensemble à Kamakura.  Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les avait abandonnées une quinzaine d’années auparavant. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, âgée de 14 ans. D’un commun accord, les jeunes femmes décident d’accueillir l’orpheline dans la grande maison familiale… et se découvrent grâce à des souvenirs communs de spécialités de poisson. 

HIROKAZU KOREEDA 

Réalisateur | scénariste | monteur | Né à Tokyo en 1962, il aborde dans ses premiers travaux, le thème de la mémoire, avec notamment, le documentaire très remarqué Without memory (1994). Il développe ensuite une filmographie très marquée par l’enfance et les histoire de famille. En 1995, premier long métrage de fiction Maborosi qui reçoit le Prix Osella d’Or au Festival de Venise. Suivent Après la vie (1998), puis Distance (2001), présenté en Compétition à Cannes où il revient en 2004, avec Nobody knows, une œuvre intense qui vaut à son jeune acteur de 14 ans le Prix d’interprétation. En 2009, il réalise Still Walking et Air Doll, The Pneumatic Figure of a girl. Après un détour par la télévision, il revient au cinéma avec en 2012, I wish puis en 2013, à nouveau Cannes avec Tel père, tel fils en Compétion officielle.

 

 

An

Réalisation : Naomi Kawase | Français, allemand, japonais | 2015

Scénario : Naomi Kawase d'après l'oeuvre de Durian Sukegawa

Musique : David Hadjadj

Avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida

Genre : drame

L’élégance du haricot rouge

Les dorayakis sont des pâtisseries traditionnelles japonaises  qui se composent de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits. Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de convaincre Sentaro, le vendeur de dorayakis, de l’embaucher. Tokue a le secret d’une pâte exquise et la petite échoppe devient un endroit incontournable...

Véritable poème gastronomique, ce film distille une atmosphère pleine de charme, où les éclaircies de poésie joyeuse alternent avec les moments de spleen et les épisodes dramatiques.

NAOMI KAWASE 

Réalisatrice | scénariste | chef monteur | 46 ans, cette cinéaste japonaise manifeste un talent original en alliant le documentaire et la fiction. Documentariste au début de sa carrière, elle réalise un moyen métrage autobiographique Dans ses bras (1992) qui lui vaut le Premier Prix d’encouragement du Festival Forum de l’image de Tokyo. Quatre ans plus tard, avec son premier long métrage Suzaku, elle remporte la Caméra d’or à Cannes, un festival qui lui réussit bien puisqu’en 2003, son film Shara, présenté en compétition officielle, lui vaut une reconnaissance internationale. Avant que son quatrième long métrage de fiction La Forêt de Mogari (2007) ne reçoive le Grand Prix du Jury lors de la 60e édition du festival. Sans jamais abandonner les documentaires, elle effectue son retour cannois avec une nouvelle fiction Hanezu, l’esprit des montagnes (2011), inspiré d’anciens poèmes japonais. Décidément habituée de la Croisette, on l’y retrouve en 2014 avec Still the water, sélectionné en compétition officielle.

Le cinéma Asiatique

 

Intervention de Franck Priot

D’abord critique de cinéma (TLT, Courrier Sud, Libération, Première...), journaliste à Ecran Total couvrant le business du cinéma, et responsable pendant dix ans de Film France, Franck Priot a toujours suivi l’évolution des cinémas asiatiques, et collaboré avec ses producteurs et réalisateurs. Il voyage régulièrement en Asie depuis 22 ans, notamment en Chine, ce qui lui permet de replacer les œuvres dans leurs contextes de création.

In the mood for love

Réalisation : Wong Kar-Wai

Scénario : Wong Kar-Wai

Musique : Michael Galasso, Shigeru Umebayashi

Avec tony leung Chiu wai, Maggie Cheung, Rebecca Pan, Lai Chen, Siu Ping-Lam, Chin tsi-Ang, Roy Cheung, Chi-ang Chi

Genre : Drame

Un hymne à la beauté 

Merveille de style, d’élégance, d’émotion subtile, ce film, tout en retenu et d’une rare beauté, est tout simplement sublime. 

Hong Kong, 1962. Mr et Mme Chow emménagent dans leur nouvel appartement le même jour que leurs voisins, Mr et Mme Chan. Sans savoir comment cela a commencé, Chow Mo-wan et Chan Li-zhen apprennent que leurs époux respectifs ont une liaison. Cette découverte les choque mais les rapproche. Ils se voient de plus en plus souvent mais le voisinage commence à s’en apercevoir. Il semble n’y avoir aucune possibilité pour eux de vivre une relation amoureuse. Mais la retenue, les réserves émotionnelles de Mme Chan hantent Mr Chow, qui sent ses sentiments changer.

WONG KAR-WAI

Réalisateur | scénariste | producteur

Né à Shanghai en 1956, Wong Kar-Wai émigre à Hong-Kong à l’âge de cinq ans. Il  débute comme réalisateur en 1989 et s’impose rapidement comme l’enfant terrible du cinéma local. Son premier film, As Tear Go By est présenté à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes. L’année suivante, en 1990, Nos Années Sauvages remporte 5 trophées majeurs aux Hong-Kong Film Awards. Il tourne ensuite Les Cendres Du Temps, puis Chungking Express grand succès international, avant de signer Les Anges Déchus. En 1997 à Cannes, Happy Together remporte le Prix de la mise en scène et en 2000 le sublime In The Mood For Lovevaut à Tony Leung le Prix d’interprétation masculine. En 2004, autre chef d’œuvre avec 2046. Il préside en 2006 le jury du 59e Festival de Cannes. My Bluberry Nights (2007) est le premier film qu’il réalise pour Hollywood avec Jude Law et la chanteuse Norah Jones. En 2013, il  préside le jury du 63e Festival International du Film de Berlin et ouvre le festival avec The Grandmaster, présenté hors compétition.